Voyage à Buenos Aires / Eté 2015
ou le voyage de Marina Part 1
Nouveau voyage en terre d'Argentine, avec plein de projets et de grandes nouveautés. La principale, c'est que je ne pars pas seul, et c'est une première : difficile de concilier son désir d'improvisation, son besoin de liberté, le partage de centres d'intérêt communs, ses choix en matière de danse, etc... Mais là, j'ai une partenaire exceptionnelle : Marina, bonne danseuse, intelligente, curieuse, et cool dans la relation. Ce récit est un peu un hommage à cette superbe personne. De plus, nous partons en partenaires de danse et de voyage, sans plus, ce qui simplifie grandement les choses. On verra plus loin, que dans des circonstances difficiles, sinon plus, (voir les chapitres "el grifo" et "attaque au couteau" ), comme dans les visites et les soirées en milongas, Marina se révélera comme une compagne de voyage hors pair. Autre nouveauté : je pars sans pression, ni stage, ni shows de prévu, et avec un nouvel appareil photo, performant et très discret pour les intérieurs : de vraies vacances... mais studieuses quand même...
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Deuxième partie, en deuxième page : cliquez
17. La Catedral | 18. Autres restaurants | 19. Musée inconnu | 20. Festival Los Laureles |
21. Attaque au couteau | 22. Café Vinilo | 23. Incredible Gilda | 24. Et encore Marina |
25. Demande en mariage | 26. Botica del Angels | 27. Images de dictature | 28. Autres mémoires |
29. Palais de glace | 30. Quartiers nord | 31. Manzanas de las luces | 32. Epilogue |
1. Le voyage
Comme au voyage précédent, je choisis Lufthansa : fiabilité et régularité. Alitalia valises régulièrement pillées à Milan, Iberia, valises livrées huit jours plus tard au retour, Air France, risque de grève, j'ai privilégié la sécurité. De plus, les compagnies aériennes nationales calculant l'espacement entre les sièges en fonction de la taille moyenne de leurs ressortissants, les quelques cm supplémentaires entre Lufthansa et Iberia, sont très appréciables après 13 heures d'avion...
Marina, dont c'est le premier grand voyage transatlantique, est heureuse de partir, le séjour s'annonce bien, même s'il allait nous réserver quelques surprises...
En Allemagne, comme à l'arrivée à BA, nous avons eu quelques inquiétudes aux différents passages de douane et d'immigration, car Marina n'a pas encore de passeport français, mais tout se passe bien.
Par contre, nous plantons un moment devant l'entrée de l'appartement initialement réservé, et au bout d'un moment arriva un jeune homme qui nous expliqua qu'il y a dedans des problèmes de fuite de gaz et d'eau, et qu'il fallait passer à l'agence pour trouver un autre logement : une après-midi de perdue et nous sommes fatigués. Enfin on nous trouve un autre lieu de résidence, super bien placé dans un bel immeuble, à deux pas de Corrientes et de la station de métro Florida. A la fin de la journée nous posons enfin nos valises !
2. Canyengue
Marina était prévenue : on n'est pas là pour s'amuser.... quoique. Les dates ayant été soigneusement choisies pour couvrir à la fois la dernière semaine de la Real et le début du printemps, nous avions rendez-vous avec Patrick et Christiane, avec qui nous avons profité de la présence d' El Gallego Manolo, un des grands maestros du Canyengue, et qui organisait un stage au Centre Borges au dernier étage de la Galeria Pacifico.
Peu de monde, pour ne pas dire personne. C'est vrai que le Canyengue, même vendu sous la fausse étiquette de "tango d'origine" (il ne serait apparu au plus tôt qu'avec l'intégration du contrebassiste noir Thomson dans l'orchestre de Canaro en 1916, le tango existant déjà depuis près de 40 ans, et n'aurait été qu'un style parmi d'autres) le Canyengue donc, ne fait pas courir les foules. Dommage, car sans le pratiquer, comme toute danse, il apporte beaucoup en étant étudié, et l'ambiance dans ce cours est à la fois cordiale et pleine de sollicitude.
Petit résumé filmé d'un des cours / cliquez sur la petite flèche blanche :
3. Premières Visites dans la ville
C'est parti pour le tourisme ! Buenos Aires est une ville où se côtoient bâtiments magnifiques et immeubles hideux, boulevards immenses et petites rues pittoresques, le tout habité par une population des plus hétéroclite : tout y est sujet au dépaysement.
Bien sûr, les inévitables danseurs (professionnels) de tango dans la rue, captivent l'attention des touristes... surtout en période de vacances.
Marina découvrant la ville pour la première fois, il est évident que nous allons suivre le circuit habituel des Férias et autres lieux incontournables du tourisme local, mais j'ai très envie de profiter de ce séjour, pour aller hanter quelques lieux d'histoire et de mémoire, et également d'aller chiner chez les brocanteurs, dans l'espoir de découvrir quelques films et ouvrages rares en rapport avec le tango.
Autre mission, j'ai bien l'intention de ramener aussi un peu de musique pour mes soirées, et des photos pour étayer mes publications historiques et conférences. Avant de partir j'ai déjà jeté quelques jalons, mais en matière de recueil d'informations, rien n'est jamais sûr...
Le programme va être bien chargé... On commence par les classiques
4. Carlos Gardel
A tout Seigneur, tout honneur : Carlos Gardel, le petit français (on a eu la preuve irréfutable, tout récemment, de sa nationalité d'origine... jamais contestée en Argentine) mérite une double visite. Nous visitons l'ancienne maison de sa mère, maison devenue musée, et le cimetière de la Chacarita ou trône sa célèbre statue. Mon ami Patrick, après escalade, y sacrifiera à la tradition de la cigarette allumée.
On commence par le musée, situé dans une rue portant un nom bien français, Jean Jaures, personnage qui avait marqué les esprits lors de son passage en Argentine (voir les mésaventures de son frère à Toulon, sur les pages d'histoire consacrées à la Fragata Sarmiento).
Quelques images (d'autres déjà sur mes précédents voyages) :
Mais bien sûr, Carlos Gardel étant un grand amateur de tabac, un passage au cimetière de la Chacarita s'impose, histoire de voir si la tradition est toujours respectée... Et là c'est Patrick, malgré l'interdiction du gardien (pour la forme sans doute, mais allez savoir...) qui escalade le socle de la statue. Du flottement dans l'organisation et du flottement à la prise de vue (ça souffle fort) mais, ouf, la tradition est respectée, et en plus entre français !
5. La Bocca
Incontournable, même si on y est déjà allé, d'autant que la quantité de maisons colorées augmente au fil des ans et de l'engouement des touristes : nous consacrons une journée à la Bocca. A la fois centre d'intérêt historique et piège à gogos en mal d'exotisme, la Bocca souffre (ou profite) de nombreuses légendes entourant le tango, légendes habilement entretenues par les locaux (et non ! Le tango n'est pas né à la Bocca !). Mais il y là-bas quelques pépites à dénicher et le lieu mérite d'y consacrer quelques heures.
Parmi les pépites : le musée de cire. Et dans les rues, même le Pape est là... élégamment accompagné par une de nos élèves de la Real, Christine Foucher qui enseigne à Auch.
" Regarde ! C'est là qu'est né le tango ! " Un classique du genre ! Au début j'essayais d'informer, d'expliquer, mais je me suis vite rendu compte que cela ne servait à rien. Tous les hommes ont besoin de drogues diverses pour arriver à supporter la vie. Certains c'est effectivement de la drogue ou de l'alcool, d'autres la religion, d'autres encore le "positif" forcené, et dans le cadre du tango, la course à la légende, même absurde, qui semble, à tort, "bien plus belle" que la réalité. C'est une grande plaie du tango, et c'est ce qui rend son approche historique difficile. " Regarde ! C'est là qu'est né le tango ! " et le gogo de rajouter "en 1428" (!) Bon Garibaldi c'est le nom de la rue (au fait pourquoi ? C'est la bonne question à se poser) et 1428 le numéro de l'immeuble. Le tango a mis très longtemps avant de pénétrer dans les Conventillos, là où il n'est sûrement pas né... Quant à la photo, elle a été prise en 1952. Mais bon, l'essentiel c'est d'être là...
Après les incontournables visites, Caminito, le pont sur le Rachielo, etc... (photos que vous pourrez voir sur le récit de mes précédents voyage), il est important de passer à l'essentiel : se restaurer. Faisant fi des "restaurants typiques avec démonstration de tango", nous nous réfugions à "El gran Paraiso" restaurant en plein air, un peu à l'écart et, au demeurant, fort honorable. C'est là que Marina commença à faire chavirer le cœur des Argentins, la première victime étant un fort bon chanteur et guitariste qui officiait pendant le repas, et ci-dessous en photo, la guitare à la main.
Demain nous allons voir un de mes centres d'intérêt préférés à Buenos Aires : la Feria de Mataderos !
6. Feria de Mataderos
Certes au fil de mes voyages, la Feria a un peu changé, mais elle garde un caractère populaire et authentique qui se fait rare, du fait des touristes. Toujours pléthore d'orchestres et de chanteurs de grande qualité ; toujours des produits locaux beaucoup moins chers qu'en centre ville ; toujours les stands de nourritures locales en tout genre ; toujours les chevaux et le jeu de la Sortija, le centre d'intérêt principal étant le Musée des Gauchos. Mais tout commence par une forêt de Pañuelos...
Même si je ne suis pas venu depuis longtemps, ici je connais du monde. Avec Marina on s'amuse à danser sur un des très très rares tango qu'on entend en ces lieux, faisant un peu le spectacle, sous le regard de mes vieilles connaissances, les danseurs de folklores, toujours présents et en costume.
Je leur propose d'aller partager une bouteille de vin dans le patio à l'intérieur du musée, mais Patrick et Christiane me rétorquent que les musées "c'est pour les intellos" et qu'ils préfèrent faire du shopping. Grrrrrrrrr ! Je les traîne presque de force, non mais ! C'est moi le guide, lol ! Connaissant le directeur, et venant lui offrir un exemplaire assez rare d'un journal français parlant des gauchos et avec de superbes illustrations, nous entrons en tant qu'invités. Patrick et Christiane finalement se régalent et n'en croient pas leurs yeux.
Mais le meilleur nous attend et va se dérouler dans le Patio. Mes amis vont y faire le spectacle en notre honneur, et il va durer, faisant défiler tout le répertoire connu des danses folkloriques argentines... toutes bien arrosées au Malbec...
On nous présente une dame, assez âgée et très digne, et qui est la créatrice de la Feria. Mais elle est aussi une mémoire de nombreuses danses folkloriques, plus ou moins oubliées, qu'elle s'est employée à transmettre et qu'elle continue à enseigner. Une des mémoires de l'Argentine, que tous, ici considèrent avec le plus grand des respects. Photo ci-dessous, à gauche.
Nous rendons la politesse à nos amis en leur offrons un tango improvisé, sur un morceau d'un style dont j'ai horreur (à danser), et qui n'en finit pas, le tout sur un sol inimitable... Mais déjà, on a réussi à trouver un disque de tango, ce qui, à Mataderos, relève de l'exploit. Le Malbec va réussir à arranger tout ça ! Je suis juste un peu... "chargé"... nous sommes à jeun...
Mission accomplie, il est temps d'aller manger, et à Mataderos, c'est facile et c'est bon !
7. La Fragata Sarmiento
Si j'avais su !!! Je tiens absolument à faire visiter la frégate à Marina, et je dois reprendre quelques photos, en particulier celle d'une carte historiquement importante, car j'ai entamé une grande étude sur le rôle du navire école argentin, dans la diffusion du tango. En fait deux ans plus tard, après publication de la dite étude, un tartarin local marseillais, soutenu par quelques imbéciles heureux "qui sont nés quelque part ", comme disait Brassens, manipulera deux artistes argentins qui par le biais de leurs connaissances inciteront un député à faire voter une loi au parlement de Buenos Aires : une plaque doit être fondue et apposée sur le navire devenu musée, célébrant " l'arrivée du tango en Europe par Marseille en 1906 ". Il est vrai que cette pure légende est reprise en copier-coller par la majorité des historiens depuis 1936, date à laquelle elle est citée, dans une suite d'interviews, publiés dans l'ouvrage de deux chroniqueurs de l'époque, les frères Bates. Une grande cérémonie est donc prévue à bord, avec notables, orchestre, champagne et illuminations. Las ! Je vais tomber sur l'information par hasard en lisant la presse argentine, prévenir les journaux, le député concerné et l'ancien conservateur du musée La Sarmiento que je connais, qui, lui, alertera l'Amirauté : résultat, cérémonie annulée 24 heures avant pour "cas de force majeure" ... Un désastre dû à l'ignorance, l'entêtement et la stupidité de quelques marseillais ! Au bilan, j'aurai acquis, dans cette affaire, une certaine considération auprès des services de recherche historique de la Marine Argentine... et me serais fait pas mal d'ennemis dans d'autres milieux ! Mais comme disait si bien Henri de Montherlant : " Se faire des amis est une obligation de commerçant, se faire des ennemis est une occupation d'aristocrate " . J'ai donc fait mes choix...
Mais laissons place à quelques images de Marina qui, indubitablement, aurait dû faire carrière dans la Marine....
Mes recherches m'ont fait découvrir que la chaudière que semble commander Marina, est de la même marque et de type analogue à celles qui avaient équipé la Tour Eiffel construite quelques années avant la Sarmiento, pour aider à la manœuvres des ascenseurs, chose que tout le monde ignorait... Petite satisfaction nationale :-)
La frégate Uruguay (de la marine argentine) est juste à côté, nous enchaînons les visites.
Nota : l'étude complète sur la Fragata Sarmiento est en ligne à la rubrique histoire.
8. Ballades dans la ville
Buenos aires est une ville immense, d'environ 3 millions d'habitants, 15 millions pour l'agglomération. Il y a toujours quelque chose à voir et découvrir. Quelques photos (beaucoup d'autres à voir dans les récits précédents).
La Casa Rosada et la Cathédrale Métropolitaine abritant le tombeau du Général San Martin
El Parque Centenario (espace vert, plan d'eau et mes bouquinistes habituels) et une des multiples décorations originales dans le métro.
La place del Congreso et un autre graphisme original.
Dans le métro et dans la rue
Station de métro Pugliese et la librairie Ateneo.
9. Feria de San Telmo
Incontournable pour un premier voyage, la Feria de San Telmo. Ayant la mission de faire découvrir Buenos Aires à Marina, nous y consacrons donc, une journée. Zonage shopping incontournable, mais El Indio est là, profitons-en ! Le personnage, outre son talent, et son parcours totalement atypique, a de la mémoire : il me reconnait et me gratifie d'un petit signe de tête discret. Il est vrai que j'avais participé à la correction d'une lettre d'amour d'une touriste, qui lui était destinée, lol ! (voyage précédent).
Certains dansent dans la rue : alors pourquoi pas nous ? Intéressant : au début personne ne nous regarde, ensuite quelques passants s'arrêtent et filment. Nul doute que ces touristes vont ramener chez eux des images garanties "authentiques" des "gens qui dansent dans la rue à Buenos Aires..." :-)
L'avenir politique de l'Argentine ?
10. On travaille...
C'est vrai que Buenos Aires n'est pas forcément le meilleur endroit pour prendre des cours de tango, quoique... Pourquoi ? Pour une raison très simple : quand un cours de tango se vend 10 fois plus cher à New-York, Berlin ou Tokyo, si on est bon et reconnu, c'est là-bas qu'il faut aller les donner ; si une démonstration est (sur) payée une fortune avec l'argent des collectivités en Europe, alors qu'elle ne sera rémunérée qu'une misère, voire un simple repas à BA, il faut partir "en tournée" si on est bon danseur.
Professeur ? C'est toujours le grand point faible du tango argentin, les deux plus grandes faiblesses étant la biomécanique et l'analyse du mouvement (on ne parlera même pas de la musique !). Les cours collectifs sont souvent... catastrophiques. Certes les choses s'améliorent fortement au fil des ans, même si la tradition d'école de danse peine à s'installer. Le travail de Gustavo Navera et l'apport des danseurs venus du contemporain, y sont pour beaucoup.
Que reste t'il alors ? Subsistent heureusement, quelques bonnes opportunités de cours particuliers, là où les prestations sont excellentes (ce n'est pas la même pédagogie). D'abord avec les anciens, les vrais "Maestros" (un "Maestro" de moins de quarante ou cinquante ans, c'est pour moi une imposture). Ces anciens, ceux qui savent, plus personne n'en veut dans les Festivals des différents circuits, hélas ! Qu'un jeune acrobate qui a acheté une chorégraphie à réciter dans ses tournées, ait des cours bondés, alors que souvent il n'a guère enseigné, voire pas du tout, dans son pays d'origine, cela m'a toujours profondément choqué ! Qu'un vrai grand maître comme Dinzel, en photo au-dessus à gauche, qui nous a malheureusement quitté en début d'année, n'ait que 6 élèves dans son cours, dans un grand Festival en France, est encore plus choquant ! Mais ces anciens il en reste quelques rares en Argentine, et il faut en profiter.
En attendant on bosse dans l'appartement.
Autre opportunité de trouver un bon professeur : ceux qui sont "coincés" avec trois gamins et qui ne veulent pas leur imposer des tournées épuisantes, au détriment de leur bien-être et de leur éducation. J'en connais un : Damian Essel avec qui j'ai déjà travaillé, y compris dans le rôle de cavalière. Depuis ses débuts avec moi, Marina n'a jamais pris le moindre cours avec un autre professeur que moi, sauf en une occasion : un cours avec Veronique Guide, élève de Roland Petit, passée au tango argentin, réussite à la clé. Damian sera son deuxième cours, assisté en cela par son épouse Nancy. Pourquoi un cours particulier ? Pas de manque dans mon enseignement, du moins j'espère, mais il est des points très précis où d'autres professeurs ont des approches différentes qui complètent avec bonheur ce que j'ai pu donner. Nul ne possède l'ensemble de la vérité... Marina travaillera donc surtout sur la marche avant : position du bassin, énergie, etc... un domaine que je n'avais pas eu vraiment le temps d'approfondir avec elle. Damien finit le cours avec quelques précisions sur les colgadas, les encouragements et les remarques de Nancy créant l'ambiance et amenant un complément technique fort efficace. Deux regards, celui du partenaire et un autre, extérieur, le top !
En dehors de cela, et de temps à autres, on travaille un peu dans notre appartement : une figure, une approche différente de ce que l'on connait, tout ce que l'on peut "piquer" dans les soirées est prétexte au travail. On bosse !... mais pas trop il faut bien le dire. Vraiment pas trop !... lol !
On a certes, assisté à quelques cours collectifs, en particulier à la Villa Malcom, mais c'était vraiment pédagogiquement... pitoyable. Pourtant le "maestro" affichait un ego totalement démesuré. Auprès du touriste moyen, ça passe, et pire... ça plait...
Mais bon, si on n'apprend pas grand chose, on s'intégre dans le lieu, où si la sono et les toilettes sont exécrables, le niveau de tango est excellentissime.
11. ... mais la révolte gronde !
Hernan, comme la majorité de ses congénères, est un super professeur en cours particulier, mais gérer un cours collectif, il ne sait pas vraiment faire. De plus il doit cumuler quatre semaines de cours, cinq à six heures par jour, avec ses spectacles et prestations à assurer, en plus, et le soir : épuisant ! Son cours commence à partir à vau-l'eau dès la fin de la deuxième semaine, au début de la quatrième, c'est la catastrophe. Je passe dans un des cours et y voit les élèves désorientés, et pour certains, quelques peu furieux. Que faire ? Le fonctionnement de la Real (et sa crédibilité) fait que Hernan est seul responsable de ce qui se passe à Buenos Aires... mes moyens sont limités...
Un soir, la révolte éclate et suite à des coups de téléphone à la fois, alarmants et rageurs, une réunion improvisée, à minuit passé, s'organise dans notre appartement. Il est décidé de crever l'abcès le lendemain. Effectivement le lendemain, le psychodrame éclate, et Hernan le prends très mal, le ton monte très vite, le clash est inévitable.
Quelques heures plus tard les choses rentrent dans l'ordre, mais l'atmosphère est pesante. C'est là qu'en fait j'ai décidé d'arrêter la Real, fatigué de tout faire tout seul, sans avoir de relais fiables. Je finirai juste le cycle déjà commencé.
Finalement, le reste du stage se passe bien, on mange ensemble pour détendre l'atmosphère, et l'examen se déroule normalement : soulagement !
12. La catastrophe : El Grifo
Nous ne sommes pas passé loin de la catastrophe... une autre allait arriver !
Marina adore la salle de bain. Elle n'y passe pas des heures à se maquiller, elle n'a pas besoin de ça. Mais la baignoire et la douche sont incontournables, comme naturellement il se doit. Les installations sont correctes à un détail mineur près : le robinet du lavabo ne peut plus être fermé totalement, et fuit légèrement. Sensibilisé au gaspillage de l'eau, je préviens l'agence de location, erreur fatale qui allait compliquer fortement la suite des évènements.
Un soir, pendant la douche de Marina, une inondation survient dans l'appartement, une belle inondation. La pauvre Marina est terrorisée, persuadée que c'est de sa faute, suite au rideau de douche mal tiré. Je pare au plus pressé, sceau, balai et serpillère entrent en action. On sonne à la porte alors que je viens juste de finir : les voisins d'en-dessous se plaignent d'infiltrations ! Diantre ! Je prends mon air le plus naïf possible, voire stupide, pour expliquer que je ne comprends pas...
Ravi de la crèche façon porteno... Une première !
Les voisins repartent, peu convaincus...
Le lendemain, re-douche et... re-inondation ! Pourtant on a fait attention. A l'étage en-dessous, ça goutte ! Les voisins préviennent le gardien. Entre-temps l'agence a enregistré le petit problème de fuite au robinet du lavabo et, mélangeant tout, nous demande de fermer " El Grifo general ". Problème : où est El Grifo ? Tout le monde s'y met, le gardien, les voisins, l'agence par téléphone, le propriétaire par mail, il se trouve en Espagne : rien ! Notre appartement a la particularité de ne pas être organisé comme les autres. Le lendemain on trouve enfin le robinet concerné. Le propriétaire est devenu hystérique... par mail. Moi je commence à monter le ton, vis-à-vis de l'agence qui veut me retenir les 300 Eu de la caution pour réparer le plafond en-dessous. Marina culpabilise grave. La crise !!!
On trouve enfin "El Grifo" ; on ferme "El Grifo". Dès que tout le monde est parti je l''ouvre à nouveau : on ne vit pas sans eau, et je sais que le problème ne vient pas de là.
Je cherche donc à comprendre... et je trouve ! On n'est pas "El Ingeniero" pour rien, lol ! Reste maintenant à convaincre le propriétaire, totalement buté sur son "grifo", et à faire venir un réparateur... Ce n'est pas fini !
En faisant couler doucement l'eau dans la baignoire, je m'aperçoit que le niveau monte dans la bonde du plancher de la salle de bain. J'ai compris : la descente de l'écoulement est bouchée. Je contacte l'agence pour qu'elle vienne constater et réparer. Je contacte ? Disons que je finis en hurlant dans le téléphone, les menaçant d'écrire à toutes les agences de voyage et à tous les tangueros de France et de Navarre, pour expliquer leur incompétence et leur conseillant de les fuir. Flottement : la menace a porté, ils m'envoient quelqu'un.
Je vois arriver un jeune, très décontracté, qui écoute mes explications, constate et demande au plombier de regarder la descente de la bonde. Problème réglé en cinq minutes ! Comme quoi, et comme toujours, il suffit de s'adresser à la bonne personne... Pour réparer c'est un peu plus long : on vide, on vide, on vide encore des tas de résidus, on nettoie, problème résolu. Trois jours de stress ! Après, avec Marina, on en a rigolé, se faisant la réflexion que si un mot ne sera pas oublié parmi tous ceux que nous essayons d'apprendre en espagnol, c'est bien... " El Grifo " !
On va voir que par la suite, nos aventures à Buenos Aires, sont bien loin d'être terminées...
13. Le Mundial de Tango
J'ai déjà donné mon avis sur le Mundial de Tango, que je considère comme la manifestation la plus nulle, jamais inventée dans cette culture et discipline : catégorie bal corporellement totalement amputée et réduisant les possibilités des danseurs à la marche et quelques tours (ennui assuré) et surtout amputation de la valse et de la milonga, véritable sabordage culturel. De plus, depuis des années, les accusations de trucage patenté se multiplient. Donc aucun intérêt, juste une pompe à fric pour touristes et gogos.
Cette année, toutefois, j'ai un ami qui participe, Diego Amado, danseur talentueux qui enseigne à Marseille. Avec Marina nous regardons le film de la demi-finale... à la télé.
Comme prévu, on s'ennuie à mourir ! Diego, sans doute un peu paralysé par l'évènement est un peu moins à l'aise que d'habitude, restant néanmoins très largement au niveau des autres. Comment les juges peuvent-ils donc choisir ? Au niveau technique c'est le grand "rien" ; musicalité, ils connaissent tous le morceau, ils font tous la même chose ! Après réflexion je confie à Marina, que le seul sur lequel je porterai un jugement négatif, donc que j'éliminerais, c'est celui qui a exécuté toute la danse légèrement vouté et en regardant par terre. Au niveau tenue, il y a une grosse différence avec les autres, celui-là, assurément, sera éliminé. Las !!! C'est lui qui finira "Champion du Monde" ... une mascarade ! D'ailleurs, suite à la finale où un couple de russes s'était particulièrement distingués (tout le monde à BA les voyait vainqueur), les commentaires allaient bon train au sujet du "choix" des juges et les soupçons redondants de "petits arrangements". A noter que peu de temps après le championnat, toutes les vidéos du "Champion" où l'on pouvait le voir massacrant un tango de scène ou une milonga... avaient disparues du net ! Cette année encore le Mundial avait été à la hauteur... de ses lamentables concept et organisation.
Grand intérêt par contre, le lendemain de la clôture : commence à Buenos Aires une énorme solde sur les chaussures, vêtements et accessoires. Dans et hors soldes, nous entrons, Marina et moi, en période shopping.
Le monde est petit ! Je vais me chercher quelques tenues pour les cours dans le magasin " El Rey de los pantalones ". Sur le mur, Marseille me poursuit : il y trône la photo d'Edward que je croise souvent dans les milongas.
Le même jour je vais me commander un costume chez mon fournisseur habituel, Varonil, et j'y retrouve Diego Amado qui est là pour les mêmes raisons. Fort aimablement il m'aide pour négocier le prix, mon espagnol étant toujours aussi déficient, même si El Sr Benito me connait très bien et me fait toujours le meilleur tarif (pas celui pour touriste américain lol !). Mais négocier un peu fait partie du rituel, au demeurant fort sympathique. Tout aussi sympathiques sont les séances d'essayage, El Sr Benito étant toujours très fier de faire remarquer, que lorsque l'on lève le bras, l'ensemble de la veste ne bouge pas, et ne se déporte pas sur le côté, comme sur un costume ordinaire. Il ne manque pas non plus, comme au voyage précédent, de m'encourager à écrire un livre sur le tango... la flemme... peut-être un jour...
En attendant, on achète, on achète !
14. Un restaurant atypique
Les choses se sont calmées avec Hernan, et Marina prends un cours particulier avec lui, dans un domaine où mes connaissances sont limitées : les sauts ! Là Hernan est dans son élément. C'est un excellent danseur, un excellent professeur, mais uniquement en cours particuliers, et un excellent chorégraphe. De plus il excelle en Folklore.
Si on arrivait enfin à trouver une bonne façon de travailler, peut-être que je continuerai la Real. Finalement, j'ai bien envie... (mon accident de circulation allait complètement changer la donne, peu de temps après).
Comme Hernan nous offre le cours, nous lui offrons le restaurant, et il nous emmène dans un endroit incroyable que je ne connaissais pas, et qui se nomme : " La Clac" .
Le nom évoque la claque qui marque le début des spectacles, ou du début de tournage des séquences d'un film : c'est le rendez-vous des artistes après leur spectacle. Décoration originale...
... et on y mange fort bien !
Le temps de la commande et je fais le tour du lieu, pour prendre quelques photos
Sur la table, ce qui va précéder les énormes glaces du dessert...
Une partie du restaurant...
Les portes des WC, côtés femmes et hommes
15. El Tigre 1
Buenos Aires est une ville bruyante et particulièrement polluée, la circulation automobile d'une densité hors du commun, en étant la cause principale. Rappelons que l'agglomération, au sens large, compte environ 15 millions d'habitants. Il y a certes des espaces verts, mais le besoin de calme se fait rapidement sentir. La solution depuis des décennies : partir à El Tigre.
Plusieurs photos et un clip vidéo figurent sur le récit de mes précédents voyages, je connais bien le lieu, mais j'y retourne toujours avec plaisir. Durant le séjour, nous allons y aller deux fois.
Première escapade : avec la bande des quatre
Le restaurant incontournable du delta : El Hornero à Tres Bocas
Les femmes sont en pleine forme...
... mais les hommes épuisés !
Pour les curieux ou futurs visiteurs, une vidéo figure dans le récit du voyage de 2007
El Tigre 2
Que faire quand il fait beau et que l'on est saturé de respirer des gaz d'échappement ? Retourner à El Tigre ! Mais cette fois nous sommes seuls, Marina et moi, nos comparses sont rentrés en France.
El Museo del Arte
L'excellent " Pacu ", poisson d'eau douce local, pour faire du bien au corps, et un peu d'histoire avec l'Amiral Brown, pour cultiver l'esprit
Images de l'intérieur du musée
Et une visite au Museo del Mate pour finir, une splendide journée !
16. Les milongas
Buenos Aires pullule de milongas. Le problème, c'est qu'au mois d'Aout, on a beaucoup plus de chances de danser avec un ou une touriste, qu'avec un autochtone. Les touristes sont en masse, et conséquemment, les Porteños fuient les milongas les plus connues pour se réfugier ailleurs. Pas grave : on va surtout aller là où il y a des orchestres, c'est l'intérêt principal de venir ici : tous les soirs on a le choix. On parlera dans d'autres chapitres de la Confiteria la Ideal ( "Demande en mariage" ) et de Maipu ( "Incredible Gilda" ).
Gricel
Gricel a été un temple du tango. La Milonga est maintenant moins réputée, et certains soirs ce n'est vraiment pas terrible... C'est le cas ce soir là. La démo est pathétique, l'ambiance morose et le niveau très faible. Bon, ça arrive partout, même à Buenos Aires. Pas grave : on est là pour prendre un pot entre amis.
Yira yira
Première fois que je vais dans cette milonga... En fait, l'idée nous est venue, parce qu'il y est annoncé un orchestre dont on parle : La Juan d'Arienzo. J'aime bien, mais sans plus : trop de cinéma sur scène, énormément d'énergie parfois au détriment de la subtilité, et un niveau de musiciens inégal dans l'orchestre, allant du bandéoniste aux cheveux longs, le chef de la formation, bourré de talent, au quatrième bandéoniste, qui déchiffre péniblement sa partition. Néanmoins en Europe ils allaient faire un tabac (!). Bonne soirée, sans plus, mais les amis de Marseille Pascal et Sylvie, et Patrick et Christiane, sont là, c'est l'essentiel.
Villa Malcom
Incontournable Villa Malcom ! L'ambiance, les danseurs, une énergie incroyable sur une piste relativement petite font oublier les toilettes les plus lamentables des milongas de Buenos Aires (et Dieu sait qu'il y a matière à se plaindre), et la musique qui sort sur des enceintes de foire avec un son épouvantable : nous avons du quitter la piste au milieu d'une tanda de milongas, tellement le son était inaudible. Mais le lieu est néanmoins magique.
Pour bien comprendre l'ambiance particulière du lieu, une petite anecdote : à côté de notre table se trouve tout un groupe de jeunes, vingt à vingt-cinq ans, venus fêter un anniversaire. Comme je ne les vois pas danser, au bout d'un moment je leur demande pourquoi. Réponse stupéfiante : "nous ne pratiquons pas le tango" ! Alors pourquoi fêter un anniversaire ici ? "Parce que l'endroit est sympa et que l'ambiance est bonne" ! On imagine très bien des gamins venant fêter leur anniversaire pour les mêmes raisons dans une milonga chez nous... On peut rêver...
Marina danse, Marina n'arrête pas. Sur la photo ci-dessus, le barbu sympa est le professeur qui donnait le cours au Canning. Ci-contre à droite, chemise bleue, notre ami Libanais qui nous donnera de précieuses indications. Sur les photos en-dessous, à droite, celle d'un danseur fabuleux, avec une énergie et une habileté comme j'en ai rarement vue ! Le top c'est qu'il a toujours le sourire aux lèvres, loin des facies constipés que les Européens se croient obligés d'adopter "pour faire tango". Mais en fait c'est un peu une constante : les danseurs sourient. Certes il y a des tangos qui demandent une intériorisation intense, mais l'ambiance générale peut se résumer ainsi : le plaisir de danser... et avec talent de surcroît ! Je m'éclate, rien qu'à regarder, et quand je danse, je ressens l'énergie des danseurs autour de moi, et je sens que je rentre en harmonie avec eux.
Le top ! Jamais ressenti ça dans une milonga, l'impression de ne plus être soi, mais juste un élément du bal emporté dans le tourbillon des danseurs. Et mon double whisky, n'y est pour rien ! Dommage que la musique sorte sur des enceintes de foire, ce qui rend certains morceaux quasiment inaudibles...
La Viruta
Le temple ! Pour moi c'est le meilleur endroit de Buenos Aires, et peut-être de la planète, avec les meilleurs danseurs de la ville et une clientèle plutôt jeune : en fait la sélection par l'âge se fait avec l'heure d'ouverture, inutile d'y arriver avant deux heures du matin, et mieux vaut éviter le début de soirée du samedi, je l'ai oublié à mon voyage suivant... En fait c'est le lieu de rendez-vous de tous les danseurs professionnels qui se retrouvent ici après leur spectacle. Un atout particulier : la piste est immense, et les mêmes danseurs qui, à la Villa Malcom privilégiaient les tours et une danse quasi sur place, se retrouvent ici pour pratiquer un tango très large, des pas immenses, et une circulation rapide : pas de guère de "style", chez ces danseurs, mais un style adapté aux possibilités du lieu. A méditer...
Le niveau est très haut, tellement haut que nombre de touristes restent sur leur chaise, ou au mieux se font refouler vers le milieu de la piste, y compris ceux qui reviennent ensuite jouer les tartarins chez nous, "professeurs" compris... J'aurais la charité de ne pas citer de nom... Un soir Diego Amado est là avec sa ravissante partenaire italienne : lui pas de problème, il est parfaitement à l'aise, et quel beau danseur !... ce qui n'est pas le cas d'un de ses collègues "professeur" de Marseille, qui à force d'encombrer le bal se fait doucement éjecter vers le centre de la piste, et qui finira le c... sur sa chaise, lol ! Quelques célébrités des Festivals Européens sont là également. Un groupe, visiblement très connu arrive et est placé, avec déférence, juste devant nous, à une table qui les attendait. Avec Marina, on applique la tactique habituelle : au début, alors que la piste est relativement libre, on fait carrément la démo, et ensuite je fais passer les signaux, comme quoi on peut inviter ma cavalière : un long séjour au bar ou le fait d'inviter une autre danseuse, suffisent généralement. Ca marche : les danseurs invitent Marina, dont le leader du groupe à côté de nous...
Marina m'a énervé (je plaisante, bien sûr), et surtout elle a dû énerver toutes les "planchadoras" de Buenos Aires, lol ! Un ami d'une de nos élèves de Beyrouth, présent ce soir là, nous explique que le danseur qui a enchaîné une bonne demi-douzaine de tangos, avec elle (c'est une practica ce soir là) est le professeur le plus en vue du moment à Buenos Aires et un peu le danseur de référence en ces lieux... C'est vrai que toute la salle le suit du regard... Il enchaine les tango avec Marina, quatre, cinq, six... et visiblement se régale. Comme je vois qu'ils ont parlé un moment ensemble à la fin de la séquence, je demande à Marina s'il lui a laissé son nom, et elle me répond d'un air détaché : "oui, mais je ne l'ai pas retenu" ! Juste quelques milliers de cavalières dans Buenos Aires qui auraient voulu être à sa place ! Grrrrr... C'est vrai qu'il en faut plus pour impressionner Marina, et tant mieux, la suite de notre séjour allait l'illustrer.
Milonga Oliverio
Nous avons eu l'adresse à la Villa Malcom, Marina ayant dansé avec un des organisateurs : Oscar Colo Garcia. C'est petit, c'est cosy, la musique est bonne, et les empanadas bio... une tuerie ! Bref, j'adore !
Oliverio Girondo est un grand poète argentin qui importa à Buenos Aires les principaux courants d'avant-garde européens dans les années 1920 et 1930.
Canning
Une soirée au Canning cela peut, comme souvent ailleurs, être le meilleur ou le pire, suivant l'organisateur. Ce soir là, rien de spécial d'annoncé et nous sommes allés là, surtout pour montrer l'endroit, qui est mythique, à Marina. Cours débutant de début de soirée, où le professeur nous invite à participer fort aimablement. Nous déclinons, tout aussi aimablement. Sympa, il vient faire connaissance avec nous, et nous annonce une belle démo durant la soirée. Nous le retrouverons à la Catedral. Un couple d'argentins s'installe à la table qui jouxte la notre. La conversation d'engage, on s'invite mutuellement. La dame n'est pas du tout, à priori, physiquement en accord avec moi, et pourtant l'abrazo se révèle tout de suite impressionnant et fort agréable, le niveau de danse excellent : le top ! Marina a l'air, elle aussi, ravie de l'expérience. La démo, comme annoncée, est de haute tenue et de qualité.
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