Voyage à Buenos Aires  /  Eté 2015

ou le voyage de Marina    Part 2

Suite du voyage de 2015 en Argentine, en compagnie de Marina, excellente danseuse et qui va se révéler une compagne de voyage exceptionnelle. En particulier lors de l'épisode 21. Les chapitres 26,27 et 28 sont un retour incontournable vers l'histoire.

Pour le début de l'aventure : cliquez

1.  Le voyage 2.  Canyengue 3.  Premières Visites 4.  Carlos Gardel
5.  La Bocca 6.  Feria de Mataderos 7.  La Fragata Sarmiento 8.  Ballades dans la ville
9.  Feria de San Telmo 10.  On travaille... 11.  ... la révolte gronde ! 12.  La Cata ! El Grifo !
13.  Mundial de Tango 14.  Restaurant atypique 15.  El Tigre 16.  Les Milongas

Deuxième partie : cliquez sur les numéros pour un accès direct.

17. La Catedral 18. Autres restaurants 19. Musée inconnu 20. Festival Los Laureles
21. Attaqués au couteau 22. Café Vinilo 23. Incredible Gilda - Maipu 24. Et encore Marina
25. Botica del Angels 26. Palais de glace 27. Images de dictature 28. Autres mémoires
29. Demande en mariage 30. Quartiers nord 31. Manzanas de las luces 32. Epilogue

17. La catedral

Incontournable et totalement hors norme, la Catedral est le lieu de rassemblement des jeunes, des marginaux, des musiciens... et de quelques bons danseurs. Ces derniers ont du mérite, c'est probablement la pire des pistes de danse de la planète ! Les lames du plancher sont tellement usées, qu'elles sont devenues rondes, transformant la piste en tôle ondulée et en piège à chaussure. Mais ce qui rend ce lieu incontournable, ce sont les musiciens qui passent, soit de manière programmée, soit en fin de soirée après leur spectacle. Le top ! Il est vrai que le lieu est tenu par... un musicien.

   

Bien sûr il y a un bon danseur, le jeune professeur que nous avons déjà rencontré, et qui, quoiqu'accompagné d'une jeune beauté, se fait un plaisir de faire danser Marina. Patrick se délecte rien qu'à la lecture de la carte des bières, et moi je fais des pieds et des mains pour échapper à une plantureuse argentine, style quadra déchaînée, qui me drague ostensiblement, limite harcèlement : chacun sa croix... Ouf, le musicien arrive, bon prétexte pour rester assis...

   

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18. Quelques autres restaurants

Suivre un régime en Argentine est difficile, surtout si on aime la viande, la pizza et les glaces. Dans ce dernier domaine, Marina est gourmande comme une chatte... Si la glace est bonne, en manger un bon litre ne lui fait pas peur, et malgré tout elle reste mince à loisir : énervant, lol !

Mais d'abord Las Violetas, mon ancienne cantine, où à suivre d'un bife del omo, arrive l'incontournable "panqueque de manzanas al run" : une tuerie !

   

Changement de décor, découverte d'une pizzeria réputée comme étant la meilleure de Buenos Aires... et dont je n'avais jamais entendu parler : la pizzeria Güerrin.

Ci-dessous la pizza : avant et après ... !

   

Les élèves sont encore là, nous partons tous ensemble, passer une soirée à La Aurora, sur Corrientes, non loin d'Abasto. C'était un de mes meilleurs souvenirs (voir le voyage de 2012) mais là, catastrophe, le restaurant a changé de main et la qualité du spectacle aussi : à part une seule chanteuse, le reste était assez médiocre... mais bon... D'ailleurs la salle était relativement vide. L'essentiel c'est que toute l'équipe était là, et nous avons eu, en plus, le plaisir de la compagnie de Gilda.

   

Et on en revient à la pizza, juste en face du cimetière, après l'hommage rendu à Carlos Gardel, pizza incontournable à Buenos Aires. Pizza mais glaces aussi, descendants d'italiens oblige, et à El Imperio de la Pizza, elles sont bonnes !

   

  

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19. Un musée inconnu

Raté ! Nous avions prévu de visiter la Casa rosada, le Palais du gouvernement, mais il est fermé. Le policier de garde à la grille nous suggère gentiment de visiter le musée dont l'entrée se trouve juste derrière, et qu'il mentionne comme particulièrement intéressant. Il est souterrain et immense. On y retrouve de nombreux documents et vestiges des fortifications et du bâtiment de la douane qui se trouvaient en ce lieux.

Une constante dans l'Argentine moderne : les jeunes scolarisés passent beaucoup de temps dans les musées pour apprendre et comprendre l'histoire de leur pays.

Quelle chance d'être avec Marina toujours curieuse, qui s'intéresse à tout, et dont les centres d'intérêt sont plus larges que celui des milongas et des éternels pôles touristiques.

Ci-dessous, à gauche le bâtiment circulaire qui existait à l'époque de la création du tango. On notera l'absence de hauts fonds à proximité de la rive, empêchant les navires d'accoster et faisant que le grand pôle de transition des marchandises et des immigrants se trouvait en Uruguay, à Montevideo.

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20. Festival Los Laureles

On nous a prévenus : mauvais quartier la nuit (pas forcément plus sûr le jour...). Le restaurant Los Laureles sur trouve en plein cœur de Barracas, dans les quartiers sud, pas très loin du Rio Rachuelo. Mais c'est pas très loin non plus d'un des lieux présumé de la naissance du tango, un peu loin en remontant le rio, du côté de la villa miseria 21-24, un peu avant un autre lieu célèbre du tango : le Bar el Chino. Et c'est là qu'est préservée la tradition.

Conformément aux consignes, le taxi s'arrête pile devant l'entrée et nous franchissons rapidement les deux mètres de trottoirs où nous risquons gros (le chauffeur de taxi en rajoutant un peu lol !). Mais pour avoir, dans un grand moment de totale inconscience, déambulé dans le bidonville voisin, lors d'un voyage précédent, je sais que le quartier est très dangereux la nuit.

Un coup de chance : notre visite coïncide avec le Festival du lieu. Toute la nuit vont se succéder musiciens, chanteurs et danseurs de grande qualité, avec un je ne sais quoi d'indéfinissable qui fait que le tango dans la périphérie sud de Buenos Aires a une autre saveur, une autre authenticité, une autre ferveur plus populaire.

   

Inévitable : on danse !

     

Un superbe spectacle, mi-sérieux, mi-comique, vient agrémenter la soirée, ces deux hommes aux tenues originales et quelque peu surréalistes, nous ont enchanté. La qualité de leur danse m'a fait un peu rêver...

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Un lieu incontournable pour qui aime le tango. En plus on y mange fort bien !

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21. Attaqués au couteau !

Le quart d'heure marseillais on connait, mais quand ça dépasse largement la demi-heure, ça peut poser problème.

Nous avions rendez-vous avec Patrick et Christiane à la milonga Maldita dans San Telmo, au 571 Peru. Le quartier est pourri la nuit, mais généralement on sort du taxi pour s'engouffrer, sans traîner, dans la milonga. Las ! Le plancher du lieu est totalement pourri, et, sans trop prévenir, ils l'ont fermé ce soir là pour le refaire à neuf. On attend donc dehors que Patrick et Christiane arrivent, pour décider de concert, de partir ailleurs.

Et on attend... On attend...

On attend encore...

Deux hommes passent en mobylette, nous aperçoivent, font demi-tour, et l'un deux se met à courir vers nous un énorme couteau à la main... Que faire ? Trente ans plus tôt il aurait peut-être passé un mauvais quart d'heure, mais je ne suis plus en état pour ce genre de jeux. Et je ne suis pas seul !

Bon les règles de base dans ce genre de situation :

1. Ne pas montrer sa peur, ne pas prendre l'attitude d'une proie, entamer un dialogue

2. Faire traîner le plus possible, plus le temps passe, plus l'attaquant se met en danger. Un prédateur doit "prédater" vite, lol !

3. Faire en sorte de donner un petit quelque chose de sorte que l'attaquant ait l'impression d'avoir quand même gagné, ce qui évite frustration et violence.

Je ne dirais pas que j'ai l'habitude, mais dans ma vie de bourlingue cela m'est déjà arrivé plusieurs fois, dont deux avec un flingue sur la tempe... Suis toujours vivant, mais je vais faire attention, l'homme est un habitué : le couteau, bien montré en avant quand il est loin, est en retrait, à l'abri, dès qu'il se rapproche.

"Je vais te tuer !" Réponse les yeux dans les yeux : "non !" , le dialogue est lancé... J'ai la trouille, non pas pour moi mais pour Marina, qu'il menace directement. "Donne-moi ton portable !" "Non il ne fonctionne pas ici !", etc... Quand je sens que je le perd, je le ramène à l'argent... ça dure... Je sors de ma poche un billet de 100 pesos, je gagne du temps... Et puis un taxi arrive, l'homme saisit nos deux sacs à chaussures et s'enfuit avec son complice, je me mets en travers de la route et arrête le taxi, histoire terminée.

On y a laissé 100 pesos, une misère, mes vieilles chaussures pourries, et celles de Marina, qui, elles, étaient neuves. Dans une poche j'avais plus de 1000 Eu que je n'avais pas pu changer, et dans l'autre un appareil photo qui en valait un peu plus...

Dans cette histoire, somme toute très banale, j'ai eu la chance, quitte à être accompagné, de l'être par Marina, qui quoique apeurée, s'est montrée d'une force de caractère hors du commun :  pas de panique, pas de pleurs, pas de crise de nerfs en rentrant, juste un regret pour ses chaussures (ça s'est arrangé le lendemain). Marina ? Juste une super woman !

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22. Café Vinilo

Réservé aux amoureux de la musique, on y danse aussi... un peu. C'est vrai que la piste est minuscule, mais l'intérêt du lieu n'est pas là. Le Café Vinilo, c'est d'abord de la musique, des concerts et des spectacles, tous de très grande qualité. Et ce soir là nous allons être gâtés ! La soirée commence avec un orchestre de onze musiciens : un régal. Le violon soliste casse dès le début du morceau des crins à son archet mais continue néanmoins, nous offrant une prestation exceptionnelle. La musique n'est, certes, pas dansable, mais ce n'est pas l'objectif, mais quel bonheur.

     

On danse un peu et le spectacle reprend, toujours avec l'orchestre, et un long ruban descend du plafond...

On danse encore un peu, et après le concert et le spectacle, place à un tango plus intimiste

     

Fin de soirée en dansant et dégustation de cocktails avec le sentiment d'avoir passé un moment inoubliable : le Café Vinilo est un lieu incontournable pour qui aime le tango.

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23. Incredible Gilda

La plus belle de toutes mes rencontres à Buenos Aires, mon amie Gilda est toujours là, toujours en forme, toujours aussi pétillante : champagne tango ! Je tiens absolument à ce que Marina la rencontre, et le courant passe immédiatement. On commence comme il se doit par un apéro chez elle.

Nous allons nous retrouver en plusieurs occasion, mais surtout elle nous emmène danser. Maipu, la milonga traditionnelle, homme seuls d'un côté, femmes seules de l'autre et couple aux deux bouts de la salle, nous accueille donc.

Gilda nous tient un peu compagnie, mais se remet au début des tandas qui lui plaisent, dans la rangée des femmes : ne pas louper l'invitation d'un bon danseur. Bien sûr je l'invite. Elle danse toujours aussi bien, chantonne les paroles des tangos, fredonne quand elle ne connait pas les paroles, Gilda est heureuse quand elle danse, une vraie tanguera.

On partage une bouteille de champagne et la soirée continue. On me présente une française, installée ici depuis des années. Elle dénote un peu, plutôt quadra et jolie, dans une population ayant plutôt en moyenne, trente ans de plus. Bien évidemment, la façon de danser correspond à l'âge des participants, ce qui a conduit certains à penser, en Europe, que le tango se danse avec des pas de 20 cm, quelque soit son âge. Je fais donc attention à m'adapter. Echec total, malgré mon impression de piétiner sur place, ma cavalière trouve que je je danse bien, mais comme un danseur de scène ! Je retourne danser avec Gilda, trente ans de plus et plus petite, mais avec qui je danse normalement, et je me régale.

Bon c'est vrai qu'avec Marina on se sent plus à l'aise à la Viruta. Mais, ici l'ambiance est festive, les gens heureux. Les cortinas se succèdent, rock, cumbia et chacarera, et tout le monde danse : c'est ça qui crée l'ambiance, à la différence des soirées en France, où on à l'impression d'entendre la même musique pendant quatre heures, sans une once de festivité.

Et puis arrive la démo. Là aussi existe une grande différence avec l'Europe. Chez nous, démo veut dire obligatoirement spectacle, ici on offre également la piste à un hôte connu de passage, à un couple pour son anniversaire, à quelqu'un que l'on veut honorer, et quelque soit le niveau de danse. Ce soir c'est un anniversaire.

     

Et la soirée continue, et Gilda danse, danse, danse... et toujours le sourire aux lèvres. Quelle leçon pour nos jeunes-vieux de vingt ans, toujours fatigués ! Entre Gilda et Marina, je mesure ma chance d'être accompagné, en ces lieux, de ces deux femmes exceptionnelles !

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24. Et encore Marina

Vous l'avez compris, le récit de ce voyage est dédié à ma partenaire, Marina. C'est l'occasion de la découvrir un peu. Certains qui l'ont peu côtoyée la trouve parfois un peu froide, un peu trop réservée. C'est vrai qu'elle ne se livre pas spontanément à n'importe qui, mais dés qu'elle se sent à l'aise, sa vraie nature se révèle : enjouée, rieuse, pétillante. Pendant ce voyage ce fut sourire au lèvre en permanence, un concentré de fantaisie et de bonne humeur. Quelques photos parmi plein d'autres :

     

Autre trait de caractère que l'on ne soupçonne pas, compte-tenu de sa plastique : elle est gourmande comme une chatte, et si vous voulez vous ruiner, invitez-là dans une bonne pâtisserie, ou bien encore, un glacier d'excellence !

    

Mais elle sait garder la ligne, et, même en souriant de façon décontractée, elle a toujours une allure de princesse...

    

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25. Botica del Angels

Les visites, ça se prépare ! Sauf que l'on ne peut tout prévoir, ni tout découvrir à l'avance. Et c'est l'imprévu qui fait tout le charme des voyages. On se promène, et au hasard d'un croisement on découvre... La Botica del Angel ! A visiter absolument, les images parlent d'elles-mêmes.

       

       

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26. Palais de glace

Cette visite là par contre était prévue : le Palais de Glace étant un lieu incontournable de l'histoire du tango. Patinoire, copie de celle de Paris, il fut inauguré en 1910 et converti en salle de danse, en 1915, par le Baron Antonio de Marchi, "clubman y "bon vivant"", et ce fut le lieu de prédilection des grands orchestres de tango des années 20. Francisco Canaro, Roberto Firpo, Enrique Delfino, Juan Carlos Cobián firent la gloire de ce lieu. Julio de Caro y joua régulièrement à partir de 1920. Cette visite fut pour moi particulièrement émouvante, ayant l'impression de ressentir la présence de tout ces orchestres et danseurs surgis du passé...

C'est en quittant ces lieux que Carlos Gardel, s'étant interposé entre une bande (patota) de jeunes de bonne famille venus semer la perturbation (niños mal de familia bien), et un de ses amis, furent pris en chasse et qu'il reçu une balle en pleine poitrine, balle qu'il garda pendant toute sa carrière de chanteur. Les jeunes malandrins étant bien nés, il fut conseillé à Carlos Gardel de ne pas porter plainte...

Aujourd'hui on ne danse plus dans le Palais de Glace, qui est transformé en Musée d'Art, mais la magie des lieux est toujours là...

Frissons...

   

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27. Images de dictature

Des dizaines de cars ont amené collégiens et étudiants, deux touristes s'y rajoutent : c'est nous ! C'est vrai qu'il faut y aller : au nord de Belgrano, pas de métro, pas de transport en commun pratique, une fortune en taxi. On panache donc : moitié métro, moitié taxi. Nous arrivons à l'ESMA, la Escuela de Mecánica de la Armada (l'école supérieure militaire de mécanique de la marine), devenue El Museo de la Memoria. C'était le principal centre de détention et de torture sous les années noires de la dictature, de 1976 à 1983. C'est vrai que c'est moins accessible au touriste moyen que le quartier de la Bocca. Mais si on veut comprendre un peu l'Argentine et son histoire, le lieu est incontournable. Entrons.

Le musée est principalement divisé en deux parties : le rez-de-chaussée avec des salles où sont diffusées de nombreuses projections particulièrement saisissantes et la visite des lieux de réception des prisonniers, et les étages où sont restés tels quels, les dortoirs et salles de torture. A l'entrée d'une des salles d'exposition du bas, je me suis fait tout petit : barrant l'entrée, un panneau de plexiglas présentait les courriers officiels mettant en place la "collaboration" de la France à la lutte antisubversive. Traduisez : la France prêta à l'Argentine, ses anciens policiers ayant servi pendant la guerre d'Algérie, à charge à eux d'enseigner les "bonnes méthodes" chaussette de sable et gégène compris. Pas très glorieux, j'ai un peu rasé les murs. Il est vrai que les argentins sont très vite passés à la vitesse supérieure, envoyant leurs tortionnaires faire leur classe aux Etats-Unis dans des centres "spécialisés. Mais je rase les murs quand même...

 

A l'étage je retrouve un peu des couleurs : figurent en bonne exposition les appels de la France à boycotter le Mondial de football de 1978. Certes les joueurs français firent des pieds et des mains pour y aller quand même, mais, châtiment de l'histoire, l'arbitrage "maison" les renvoya dans leur foyer dès le premier match... joué... contre l'Argentine ! Autre retour du bâton, les hommes de main du général Videla, sûrs de leur impunité se mirent à faire le ménage sur notre territoire. Je continue quand même à raser les murs...

 

Mais les lieux, les images, les évocations sont terribles...

     

On repart... un peu perturbés...

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28. Autres mémoires et colère persistante

C'est juste à côté : el Muséo Malvinas e Islas del Atlántico Sur. En Argentine, dès qu'on prononce le nom de " Malvinas ", les interlocuteurs se crispent et très vite déchainent leur colère contre les Anglais. La plaie est toujours vive, la revendication toujours présente. Mais dans le musée il y a aussi, en pendant de celui de la Mémoria, des photos des folles de la Plaza de Mayo, et un rappel des circonstances de cette guerre, inconsidérément déclenchée par des généraux en perte de vitesse dans la population.

   

     

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29. Demande en mariage

Marina est décidemment insortable ! Malgré ses dénégations, ou bien elle ne s'en rend pas compte, elle est la coqueluche dans toutes les milongas. Argentins ou touristes, ils n'ont d'yeux que pour elle. Ce soir là, cela va atteindre un paroxysme. La Confiteria La Ideal, est un lieu incontournable, même si la salle du haut est fermée, même si le niveau de danse est souvent très bas. Ce soir là il y a un bon orchestre, c'est l'occasion ou jamais d'aller y faire un tour.

Et Marina, particulièrement resplendissante, a commencé quasiment seule, avec un bon danseur argentin, et juste devant l'orchestre...

     

Evidemment, ce qui devait arriver... arriva : un grand et jeune gaillard est venu inviter Marina, puis champagne, puis courriels, puis... demande en mariage quelques jours plus tard. Incroyable ! Mais ce fut malgré tout une bonne soirée, même si une épouvantable et ridicule démo nous fut infligée par la "maestra" qui officie usuellement en ces lieux... C'est l'ex-femme d'Hernan : vu le personnage, je comprend qu'il soit parti. Le plus important : j'ai réussi l'exploit de ramener Marina, entière et à bon port !

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30. Quartiers nord

L'Argentine est un pays riche... même si des enfants y meurent de faim encore de nos jours. Buenos Aires de ce fait possède de beaux quartiers, ce qui est normal pour une capitale. Nous allons donc y faire un tour et commençons par le célèbre Jardin Japonais. Il est célèbre, certes, mais nous n'y trouvons rien de bien extraordinaire, et repartons un peu déçus, Personnellement j'en étais resté à la prestations de l'orchestre de Juan d'Arienzo dans le film  Melodías Porteñas (voir la filmographie). Anecdote amusante : même les pigeons tombent amoureux de Marina et la gratifient d'un échantillon de guano en la survolant. Elle fut la seule ainsi "décorée" !

Emblème national autant que vraie passion pour les argentins : le cheval...

On termine notre ballade en rejoignant le quartier de l'Ambassade de France

    

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31. Manzanas de las luces

Chaque voyage prépare le suivant. Avec Marina nous n'avons pu visiter l'intérieur del Museo del Agua, je l'avais gardé en mémoire et le ferai lors du voyage de 2018. A la fin du voyage de 2012, avec Gilda, j'avais voulu, sans succès visiter ce lieu emblématique, je vais pouvoir le faire en compagne de Marina.

 

Le nom de Manzana n'a rien à voir avec sa traduction littérale, une pomme, mais signifie pâté de maison, quartier : le quartier des lumières. Ce fut, en effet, un haut lieu culturel et historique de la ville de Buenos Aires. Ouverture en ces lieux, en 1812, de la Biblioteca Pública, la Bibliothèque nationale Argentine. En 1821, c'est l'Université de Buenos Aires qui y fut crée, ainsi que El Archivo General de la Provincia de Buenos Aires, qui devinrent quelques années plus tard Archivo General de la Nación. Ci-dessous un exemplaire de l'Orden General de San martin en 1819, à l'intention de ses compagnons de l'Armée des Andes : "Nous ferons la guerre de n’importe quelle façon que ce soit : si nous n’avons pas d’argent, un morceau de viande, un peu de tabac ne nous manqueront pas. Quand nous n’aurons plus d’habits, nous nous habillerons avec ce que tissent nos femmes; et si nous n’avons plus rien, nous irons nus, comme nos paysans Indiens… Soyons libres, c’est tout qui compte ! Compagnons, jurons de ne pas quitter les armes avant de voir le pays entièrement libre ou mourrons en combattant comme des hommes courageux"

       

Comme beaucoup de bâtiments de l'époque, le couvent de Jésuites qui en fut l'origine, avait été conçu avec de nombreux souterrains permettant aux occupants de s'échapper. L'essentiel étant en très mauvais état, ne peut être visité, mais une petite partie est néanmoins accessible. L'imagination se charge de faire le reste...

   

Chose remarquable à Buenos Aires : dans tous les musées, de nombreux lycéens et étudiants, sont sensibilisés à leur histoire lors de visite organisées par les enseignants. Je ne l'avais pas remarqué autant lors de mes précédents voyages. Ci-dessous une partie du musée dans lequel il est également possible de se restaurer.

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32. Epilogue

Je voyage toujours seul : improvisation, liberté, horaires variables, je redoute toujours de devoir me plier aux exigences, fantaisies ou contraintes de quelqu'un d'autre. Peut-être un reste de mes heures de quart sur la passerelle de mon navire, seul ou presque, à contempler la mer... "Homme libre, toujours tu chériras la mer" disait Beaudelaire, à qui répondait Paul Elouard : "Liberté, j'écris ton nom !" J'avais donc très peur de partir avec Marina, d'autant que nous partions, seulement comme partenaires de danse.

Mais au bilan, ce fut sans aucun doute mon meilleur voyage, en totale harmonie avec ma partenaire, même si nous avons dû affronter quelques situations délicates.

On se passe un coup de fil et on repart ?

En outre, je rentre encore un plus persuadé que le moins intéressant, à mes yeux, dans un déplacement à Buenos Aires, c'est finalement la danse. Les cours ? On a les meilleurs en Europe. Les danseurs ou danseuses dans les milongas ? Le plus souvent des touristes, et à part deux lieux dans la ville, un niveau souvent inférieur par rapport à chez nous. Etc... etc... L'intérêt principal concernant le tango, c'est surtout la possibilité de danser quasiment tous les soirs, surtout pendant la période du mois d'Aout, sur d'excellents orchestres : ça c'est exceptionnel, et c'est de qui fait vraiment la différence, et mérite de traverser l'Atlantique.

Et puis la ville, la population, l'histoire, la gastronomie, tout est à découvrir : ceux qui n'y vont que pour danser, passent vraiment, à côté de l'essentiel... Et il y a tellement, et tellement à voir... J'y retournerai, c'est certain... bientôt j'espère...

Ce ne sera donc qu'un "Au revoir"

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