Voyage à Buenos Aires  /  Eté 2007

 

Partir à Buenos Aires, pour un tanguero c'est à la fois, l'achèvement d'un parcours, et le début d'une nouvelle aventure. Achèvement d'un parcours, car du début de l'apprentissage à la décision de s'investir dans cette démarche le mûrissement peut-être lent, plus de dix ans dans mon cas, pour arriver à une certitude : le voyage s'impose à la fois pour comprendre ce que l'on ne peut qu'évoquer en Europe, et grâce à cette compréhension, progresser dans la connaissance.

Ce récit, très résumé, aborde les principaux thèmes de ce qui fut un choc culturel, traitant dans l'ordre de : La Ville Les Animations de Rue Les Taxis Le Métro,  Les Milongas et les Shows Les Cours Cafés et Confiterias ,  les Ferias ,  la Rural , El Tigre et ma  Dernière Soirée,  laquelle fut tout particulièrement mémorable.

Enfin, en conclusion, tout ce que ce voyage a pu m'apporter<

Ce n'est pas un guide, mais  un récit pour ceux qui ne peuvent partir, pour ceux qui envisagent le voyage, mais aussi et surtout pour moi, afin de ne rien oublier de ce que j'y ai vécu, mes rencontres, les émotions, les sensations, pour retenir tout ce que la mémoire défaillante pourrait gommer au fil du temps.

Conseil d'utilisation : il y a une douzaine de clips vidéo sur cette page. Pensez à  stopper la vidéo en cours, si vous n'allez pas jusqu'au bout, avant de faire défiler la page et en ouvrir une autre.

La Ville

Buenos Aires est immense : 13 millions d'habitants dans l'agglomération. Au début on est un peu perdu. Très vite l'astucieux système de numérotation des maisons, et les plans de circulation des bus et des métros, rendent repérages et déplacements faciles. Mais comprendre le Tango, c'est aussi marcher dans la rue, rencontrer les gens, voir comment vit la société, car le Tango est toujours vivant, et toujours quelque part d'actualité, j'en suis persuadé. Et en marchant, comme en dansant, la première des choses à faire, c'est écouter : Buenos Aires est une ville de sons de bruits, d'ambiances sonores, c'est une ville qui s'écoute.

Première étape, le look. Un short rose ultra court, une chemise verte nouée sur la poitrine, un chapeau de paille avec une fleur jaune sur la tête, une chaîne en or sur le poitrail, et vous avez le triste spectacle qu'offrent beaucoup de touristes sur les plages exotiques, en période estivale. Si on veut visiter un pays, il faut passer inaperçu. Première étape, donc, la garde-robe. Vieux jean usé, pull noir, veste foncée, baskets et bonnet sur la tête, je m'enfonce dans les banlieues. Plusieurs fois des automobilistes ou des passants me demandent leur chemin : objectif atteint, je suis couleur des murs. Un regret, si j'ai pu m'enfoncer dans quelques quartiers dangereux, à la tombée de la nuit, point sur moi d'appareil photo ni  de liquidités ... hormis dans mon .... Mais quinze ans de Marine à échouer dans tous les ports du monde m'ont habitué à ce genre d'exercice.

J'ai marché et marché. Un soir dans une Milonga, j'étais incapable de mettre un pied devant l'autre, et était totalement écœuré. Le lendemain en regardant sur la carte le circuit effectué la veille, je me suis rendu compte que j'avais fait dix-huit kilomètres à pied dans la ville ! Mes pauvres jambes avaient rendu l'âme, et je l'ai un peu payé en fin de séjour. Buenos Aires se mérite. Partout, en dehors des lieux touristiques et des quartiers riches ou d'affaire, les mêmes pas pressés de citadins cumulant deux boulots pour arriver à vivre, le même côté fataliste des regards croisés.

Si le Tango n'était pas déjà né, il renaîtrait, sous une autre forme certainement, là, maintenant dans les quartiers pauvres ; pas sous la forme de danse ou de Milongas joyeuses ... quoique, mais sûrement sous une forme chantée, à la fois nostalgique et rêveuse de jours meilleurs, d'espoirs renaissant, de rêves ressurgissant. Plus tard, à la fin de mon séjour, ma journée passée à la Feria de Matadero m'a d'ailleurs confirmé dans cette idée.

Mais Buenos Aires aussi se transforme. Les quais des anciens bassins ont été aménagés, les restaurants y fleurissent bordant une longue promenade. Deux navires écoles y sont accostés dont le légendaire Sarmiento. Transformé en Musée, sa visite vaut le détour. D'autres petits musées se sont ouverts dans le centre. De grands travaux ont commencé : une nouvelle ligne de métro. Encore groggy sous le choc de la crise économique, la ville semble repartir : espérons-le.

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Les Animations de rue

Les rues à Buenos Aires sont toujours très animées : qu'il pleuve, vente ou fasse froid, il se passe toujours quelque chose. De la simple distribution de tracs (une seconde activité très courante à BA), au spectacle très élaboré, la vie est dans la rue. Bien sur, les lieux touristiques sont particulièrement gâtés. Oublions les quelques spectacles et  démonstrations, souvent pitoyables, offerts à La Boca ;  de Puerto Madero, à San Telmo, sans oubliez la célèbre Florida, de multiples artistes, parfois excellents animent les parcours. D'ailleurs le gouvernement ne s'y est pas trompé : certains danseurs, en particulier, sont appointés par l'état pour maintenir la tradition de ces spectacles de rue. Nous reparlerons des ferias plus tard, mais citons El Indio, toujours présent Plaza Dorrego, le dimanche à San Telmo. Toujours plein d'humour, il nous rappelle l'histoire du Tango, avec force démonstrations, souvent dans un style très rustique, beaucoup plus proche des danses d'origine que le tango ultra sophistiqué d'aujourd'hui. Marionnettistes, jongleurs, danseurs, joueur de Candombe, danses folkloriques, on oublie vite les tentatives picturales, rarement heureuses que l'on se voit proposer, pour entrer dans le jeu d'un chanteur qui vous interpelle, et se faire offrir à grand renfort de pancarte, ... un abrazo gratuit ! 

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Les Taxis et la circulation

Prendre un taxi à Buenos Aires peut se transformer en véritable moment de plaisir. Généralement conviviaux, ils aiment tous leur ville. Leur en parler, leur poser des questions, apprécier la cité,  et le voyage se transforme vite en une conversation entre amis. La barrière de la langue ? Plus vous parler mal et faites des efforts, plus les Argentins vous aident et apprécient que vous alliez vers eux. Quant à mon accent, il les a fait tellement rire, parfois, qu'en trois mots l'atmosphère devenait conviviale.

Beaucoup d'entre eux, les plus âgés, on bien connus le Tango. Certains étaient, et parfois sont toujours, des Milongueros avertis. Beaucoup de nostalgie dans leurs évocations : regret d'une ville et d'une vie entièrement tournée vers la danse, regret du côté "famille" que le Tango avait alors, regret des grands orchestres, aujourd'hui disparus. Malgré tout, le renouveau, principalement attribué aux touristes, leur fait plaisir, et ils vous donnent volontiers tous les bons tuyaux pour aller danser. Certains vous raconteront l'histoire d'une vieille fabrique de chaussures, près de La Bocca, d'autres des anecdotes amusantes de la vie du Tango. L'histoire  de la colle sur la chaise du Bandonéoniste, je n'y croyais pas, jusqu'à ce que j'apprenne, par les historiens, que Piazzolla adorait mettre des pétards sous la chaise de Troïlo !

Si vous êtes de caractère aventureux, et si vous aimez jouer avec votre vie, dites à un taxi que vous êtes pressé, et que vous doublez le prix de la course si vous arrivez à temps à votre rendez-vous. Quatre-vingt compteur dans les petites rues de Buenos Aires, des voitures frôlées à quelques millimètres, une solide bordée de jurons que ma pauvre mère ne saurait tolérer traduire, un concert de coup de klaxon, et un grand sourire triomphant de l'émule de Fangio ou d'Ayrton Senna (tous deux Argentins) plus tard, vous êtes arrivé à bon port. Expérience que je me suis juré de ne jamais recommencer.

C'est vrai que les Argentins se sont donnés les moyens : toutes les rues se coupent quasiment à angle droit, et sont en sens uniques ; personne ne s'arrêtent en double file, les feux sont synchronisés, et pour l'Avenida de Mayo, c'est 14 voies centrales, 6 en contre-allées, et 70 m de largeur de trottoirs cumulés, 140 m de large !  Quant à Rivadavia, c'est plus de dix kilomètres en ville d'une seule traite !

En fait il y une grande analogie entre la piste des Milongas, l'encombrement de la Rue Florida, le manège des automobiles, et le comportement dans le métro : les Argentins se frôlent mais ne se touchent jamais, en un ballet incessant d'une respectueuse dextérité. Le Tango est quelque part là aussi ... le respect de l'autre dans ses évolutions.

Mon conseil aux voyageurs ? Déplacez-vous en "colectivos". Ce sont les bus de Buenos Aires. Bon marché et d'ambiance plutôt bon enfant, ils vous feront découvrir la ville pour quelques pesos. Ne ratez surtout pas la cabine du chauffeur, la décoration en vaut la peine !

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LE METRO

Plus au titre de l'instinct de survie que pour des considérations financières, je décidais l'aventure du métro. Quatre grandes lignes convergent en étoile vers le centre, une cinquième complète en transversal. Se repérer est facile : même dans le métro, l'extraordinaire système de numérotation est signalé au niveau des stations. La ligne A passe devant la Casa, et mes amis me conseille de l'utiliser et de la voir avant une rénovation programmée. A Buenos Aires le Metro s'appelle : "Subte" abréviation de subterráneo.

Comme annoncé, le voyage au centre de la terre ne manque pas de pittoresque. El Subte a été construit en 1913, treize ans à peine après l'inauguration de celui de Paris pour l'Exposition Universelle, et est le plus vieux métro d'Amérique Latine et de l'hémisphère Sud. Le modèle des wagons de type "La Brugeoise" est d'origine ! Sièges en bois, préposé à la fermeture manuelle des portes, les incidents ne sont pas rares.  Quelques anecdotes : un jour, un conducteur malheureux dépassa la ligne marquant l'arrêt de la locomotrice à la station, déclanchant tous les systèmes de sécurité : impossible de les remettre en service, cinquante minutes d'attente pour quelques centimètres. Un autre jour, il fallut faire descendre tous les passagers de la locomotrice et les déplacer à l'arrière du train, explication : trop de poids avait tassé les suspensions, et les vieux catainers n'avaient pu suivre : moralité le courant passait mal ; quelques centaines de kilos en moins, et El Subte repartait. Une autre fois, enfin, une pauvre femme se fit coincer les doigts dans le jour existant entre la porte et son coulissant : trois costauds à pousser, trois autres à tirer, quarante personnes à encourager, quelques gamins à rigoler ... une femme à hurler. Dix minutes plus tard le métro repartait avec ses passagers, ... et un pansement de fortune.

On filme dans le Subte, mais pas trop : c'est un véritable repaire de voleurs à la tire. Des gangs organisés repèrent les touristes. Une de leur technique que j'ai pu observé : dans le wagon de tête de la ligne A se trouve le préposé à la manœuvre des portes. Les Stations étant réparties tantôt à droite, tantôt à gauche de la voie, le dit préposé doit traverser à chaque arrêt la largeur du wagon. Aux heures de pointe, il s'ensuit inévitablement une grande bousculade dans ce compartiment. Les voleurs agissent en bande. En arrivant à la station ils descendent en groupe de ce wagon, incitant les voyageurs à monter dans celui-ci, les autres restant en général bondés. Qu'un touriste monte avec un appareil photo ou un  caméscope, il descendra du métro soulagé de cet encombrant fardeau. C'est un sujet de conversation courant entre étrangers de rencontre. Sur les autres lignes la pratique sévit, mais de façon moins systématique, de même que dans le train pour "El Tigre". La ligne A reste un terrain de chasse de prédilection pour les adeptes du tourisme équitable, version auto compensation.

Comment les Argentins vivent-ils leur métro ? Résignés, mais conscient qu'il est vital. A soixante-dix centavos (17 cents d'Euro) le voyage, c'est le seul moyen de transport rapide à bon marché. Sans le métro la ville meurt. Une nouvelle ligne très attendue depuis des décennies sera bientôt construite.

Dans le métro point d'euphorie, pas même de sourire. Le métro est pauvre, le métro est triste, comme la vie des Argentins. Parfois une guitare ou un bandonéon égrène quelques accords au détour d'un couloir. Parfois c'est un Tango : il me vient alors à penser que certaines paroles retrouvent ici tout leurs sens, un siècle plus tard, dans la vie de ces gens, pressés, fatigués, éteints, luttant pour une sortie de crise économique, qui s'apparente à une sortie de guerre, ... ou à une immigration fuyant un pays d'origine trop pauvre pour les nourrir. Pas de doute, le Tango, le vrai, est là aussi, quelque part, tapis dans le ventre de la ville, loin des lumières qui attirent les touristes. Bien sur, le métro se modernise, dommage pour les touristes, heureusement pour les Porteños. On y gagne en rapidité et en confort, on y perd  en exotisme, mais les danseurs peuvent enfin investir les nouvelles rames.

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LES COURS

Il y a des cours partout à Buenos Aires : dans les bars, les restaurants, les magasins de chaussure, les Milongas, les studios de danse, les appartements, les casas de tango, partout ! Bien sur, autant de cours impose autant de "profesors", sinon plus. Et bien sur, comme le Tango est une véritable pompe à dollars, tout le monde est "profesor". Le mal n'est pas que Français.

Il y a effectivement de tout en matière d'enseignement. Difficile de faire son choix, surtout quand on débute en Tango. Les arnaques ne manquent pas : cours "spéciaux" pour Américains, avec pub en Anglais, pour un enseignement du Tango,"comme vous pourrez le danser vraiment à New York" ; cours dans les magasins de chaussures, où un papy essaye tant bien que mal d'enseigner ce qu'il fait si bien  depuis quarante ans, mais sans s'être jamais posé la question du "comment" ; cours "spécial femmes", où les touristes "planchadoras" font des lignes interminables, souvent de marche avant (c'est plus pratique à gérer en groupe, ... mais pour les cavalières ?) en apprenant quelques fioritures qu'elles aurait pu assimiler rien qu'en observant dans les milongas ; etc, etc. Le Tango Busines se porte bien. Et je ne parle pas des quatorze paires de chaussures achetées pendant le séjour, auxquelles s'ajoutent des robes qu'aucune Argentine n'oserait jamais porter pour aller danser. Les femmes venues seules à Buenos Aires, et se retrouvant encore plus seules pendant leur séjour, sont des proies faciles.

Comment s'y retrouver ? Si on ne connaît rien au monde des enseignants, deux plans faciles pour éviter l'arnaque. Pour les débutants, les cours donnés en prélude aux différentes Milongas. Les professeurs sont généralement excellents (les places sont chères), et c'est un excellent moyen de faire des connaissances et de ne pas rester seul durant la soirée. Pour les autres niveaux (mais pour les débutants aussi), le Centre culturel Borges, situé au dessus de la Galerie Pacifico, Avenue Florida, propose tout un panel d'enseignants de qualité, des tarifs réduits, le tout assorti d'une formule intéressante quand on part à l'aventure : si dans le premier quart d'heure le cours ne vous convient pas, ou que vous n'avez pas de partenaire, on vous rembourse ou on vous fait un avoir : on est très loin de l'arnaque, d'autant, je le répète, que les cours sont généralement de qualité.

Également, des séminaires proposés par des grands noms du tango, permettent de profiter du séjour pour s'améliorer , de même que les cours particuliers. Là aussi, attention ! Un cours particulier donné par un excellent professeur (disons du top ten de BA) coûte cent trente à cent cinquante pesos, soit environ 35 Eu, ou un cinquantaine de dollars. Ces prix peuvent tripler ! Aucun intérêt : on trouve mieux à Paris avec Chicho ou Sebastian Arce. Paradoxalement, d'excellents danseurs se proposent à trente pesos de l'heure ( 7 Eu) et peuvent, par la pratique, vous faire faire d'énormes progrès. Retenons qu'avec les plus grands, on en a toujours pour son argent.

Le séminaire de Gustavo était pour moi un incontournable. Je n'ai pas été déçu. Qualité des cours, explications tout à fait dans la logique et la lignée de mes approches personnelles, partenaire et collègues stagiaires excellents danseurs et sympathiques, rien que cette semaine justifiait le déplacement à BA. A renouveler.

Quelques cours "pré-milongas" effectués en cavalière (ce qui m'a valu une invitation à "La Marshall", une milonga gay), et sur les conseils de mon ami Hernan Villegas, je me décidais pour des cours particuliers avec Raoul Bravo, qui avait été son professeur.

Rendez-vous dans une vieille maison, découpée en studios de danse, totalement inconnue des touristes, où les Argentin, futurs professionnels du Tango, viennent pour se former. Une splendide cavalière, enseignante et danseuse de show à BA, parlant parfaitement le Français, et ... Allemande de nationalité, me servira de cavalière. Raoul est adorable ! Précis, patient, talentueux, l'heure défile trop vite. Conseils, détails précis, encouragements, vidéo pour la mémoire, je repars avec de quoi travailler pendant quelques semaines. Merci Raoul.

Autre rencontre : Damian Essel : je l'avais observé durant une fin de cours à la Villa Malcom, le laboratoire du Tango moderne et alternatif. Jeune, sympathique, toujours le sourire, talentueux, mesdames ne rêvez pas, il vient juste d'être papa ! Venu aussi en Argentine pour approfondir les mécanismes de la Volcada et de la Colgada, je décidais de prendre un cours particulier avec lui. J'ai joué un peu la comédie, j'espère qu'il ne m'en voudra pas. Coincé par la barrière de la langue, il m'était difficile de demander d'expliciter les point précis qui me posaient problème, non pas en exécution, mais en compréhension : je jouais donc niveau intermédiaire, totalement ignorant de la technique. Le cours fut absolument parfait : il a tout donné, rien n'a manqué : un âne avec une jambe de bois pouvait après son cours, et quelques heures de pratique, réaliser la Volcada de ses rêves. Un grand professeur.

Enfin, toujours avec le centre Borges, un séminaire spécial Volcada/Colgada me permit de retrouver Gustavo Rosas et Gisela Natoli, avec qui j'avais déjà suivi un stage quelques années plus tôt. Approche logique et bien construite, explications claires, programme équilibré, disponibilité des intervenants, le séminaire a été un véritable plaisir. Un couple à faire venir en France pour des week-ends de stage.Finissons avec Olga Uralde pour la Milonga : impressionnante dans sa connaissance du corps, c'est d'abord un cours d'équilibre et de tenue. En une heure toutes les indications et correctifs ont été mis en place. Pour la Milonga, pas de problème, c'est un peu sa spécialité : je suis immédiatement conforté dans l'idée de l'avoir comme intervenante dans notre Institut, la Real Academia, et même si sa réputation d'exigence fait parfois trembler ses élèves de l'Escuela National de Danzas, où elle enseigne, le personnage est sympathique, et nos stagiaires vont adorer.

Très raisonnable, je n'ai pas dépassé la soixantaine d'heures de cours pendant le séjour, ce qui derrière devait impliquer au moins deux cents heures de travail, une fois rentré à la maison. Ne jamais oublier qu'un stage ne vaut que par le travail qui se fera ensuite, et que la compréhension durant les cours soit primer sur l'exécution.

 

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Milonga et Shows

Que dire des Milongas : il n'y a que l'embarras du choix ! Tous les jours de 14h00 à 04h00 du matin, plusieurs milongas ouvrent leurs portes aux danseurs. En un même lieu, plusieurs organisateurs se succèdent, chacun amenant sa touche personnelle. Plusieurs guides, dont un avec une carte de BA, informent les danseurs sur les activités journalières. Plusieurs fois par semaine, des orchestres, tous de qualité, animent les soirées dansantes. Les styles et les clientèles varient non seulement en fonction de l'endroit, mais aussi suivant l'organisateur, le jour, et aussi l'heure. Ma préférence a été, pendant tout le séjour, pour les Milongas de fin d'après-midi : la clientèle y est très famille, les touristes rares, les invitations faciles, l'espace de danse plus aéré.

Commençons par les institutions : El Beso. Quitte à paraître iconoclaste, je n'ai pas aimé. Pas du tout. Certains soirs la musique était insupportable : Canaro et le répertoire 1920 pendant quatre heures d'affilée ; d'autres soirs la programmation était géniale, un régal pour les oreilles. Il faut bien tomber. De même le style et le niveau de danse sont très inégaux. Quelques vieux milongueros  ont suscité chez moi, complexes et admiration. Par contre j'ai vu beaucoup de vieux beaux venus frotter de la jeune touriste. Les filles de la Casa ont été enthousiastes la première semaine : c'était l'endroit où on les invitait le plus souvent à danser. C'est normal, elles étaient jeunes et jolies. Par la suite, elles se sont toutes plaintes des mains un peu trop en ballade, et des entrées de jambe un peu trop insidieuses. Je n'y retournerai pas, ... elles non plus.

Heureusement il y a pléthore de bonnes Milongas. Incontournables, à mes yeux, Club Gricel, Nino bien, Porteño y Bailarin. Sunderland Club ? Je n'ai pas aimé, mais cela vient de moi, pas de la qualité du lieu. Trop de monde à mes yeux, et surtout trop couple, trop fermé : les touristes y sont (comme souvent d'ailleurs) condamnés à danser entre eux. La Viruta ? Incontournable également, ... mais réservé aux couche-tard. Dans cette salle immense, Salsa et Tango cohabitent, pour un public de jeunes. Mais avant deux ou trois heures du matin, c'est plus cohue, que Tango. Après c'est trop tard pour les vieux comme moi !

Mes  préférences : la Confiteria Ideal en fin d'après midi : ambiance famille, sans prétention, contact et invite faciles ; et le Canning pour ... tout. Du barman sympa qui double la dose de whisky dés qu'il vous a vu deux fois, aux profs talentueux, en passant par un parquet d'enfer et des programmations musicales sans faille, ce fut, pour moi, et je le répète ce n'est que question de goût, LA Milonga de mon séjour.

J'ai bien aimé aussi la Villa Malcom, véritable laboratoire du Tango de demain. Ce lieu à l'ambiance informelle, est le temple du "Tango Nuevo", en termes de danse s'entend, et l'accueil y est très sympathique. Les niveaux y vont du débutant à peine amélioré, aux virtuoses de la colgada et autres techniques en vogue actuellement. On danse, on fait des rencontres, et on admire. Par contre, prenez vos précautions et évitez les toilettes !

Bon, la dernière semaine, Gustavo Naveira m'ayant enlevé mes ultimes ressources, j'ai plus perfectionné mon embryon d'Espagnol en regardant des films sous-titrés, que fréquenté les Milongas nocturnes. Mais je le répète, quand les Argentins quittent le travail en fin de journée, et vont danser, c'est là la meilleure ambiance. Et ça permet d'être en forme le lendemain matin.

Et les shows ? A boire et à manger. Le public visé est plus touristique que local, et il faut parfois s'attendre au pire. Le top, sont ceux organisés dans les cafés traditionnels relativement peu connus : le clip en illustration a été tourné un soir où j'étais le seul touriste étranger de l'assistance. L'ambiance et le spectacle y sont totalement différents.

Enfin, les démonstrations, dans les lieux fréquentés par les Argentins sont souvent d'une grande simplicité, et d'une grande pureté. Loin de la gymnastique offerte en pâture aux touristes.

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Cafés, Confiterias et Restaurants

C'est un retour à la tradition des grandes brasseries et cafés Européens de la fin du XIXe siècle, début du XXe. Décorations somptueuses, serveurs stylés, prestations irréprochables, le moindre des établissements de Buenos Aires plonge le visiteur dans l'enchantement. Une ambiance spéciale, surtout dans les cafés, totalement indéfinissable, mais qui se ressent dés l'entrée, caractérise ces lieux. Complicité et raffinement se mélangent, et même dans les lieux les plus ordinaires, ce curieux cocktail se ressent.

Les cafés d'abord. Le gouvernement de la ville ne s'y est pas trompé : il a effectué le classement de tous les cafés, hauts lieux de l'histoire sociale de la ville. Le plus célèbre le Tortoni, fondé en 1858 (par un Français), est un des plus beaux, et des plus touristiques. Certaines après-midis, il faut patienter jusqu'à une heure pour pouvoir entrer. Le matin c'est plus calme et la visite s'impose.

Mon préféré : Los 36 billares. Jour de chance, lors de mon passage, le Champion du Monde Navarra était en démonstration. Un musicien et un chanteur de qualité, une nourriture excellente, et le plaisir de danser avec les danseuses du show, belles et excellentes cavalières, la soirée fut une des plus réussies de mon séjour.

La Confiteria Ideal, la plus célèbre de la ville, n'eut pas la faveur de mes plaisirs gastronomique. Explication : la Casa de Pilar, où je logeais se trouvait à quelques dizaines de mètres de Las Floridas. Autre Confiteria renommée, celle-ci me servit de cantine pendant tout le séjour. Copain avec les serveurs, j'eu droit à un cours complet sur les différents crus et cépages Argentins. D'excellents vins ! Le Dimanche matin, la queue sur le trottoir est impressionnante : les gâteaux (j'ai pas réussi à tous les goûter, mais j'ai fait des efforts) sont délicieux. Pour la cuisine, la pièce de viande de 350 g servie avec classe et sourire à trois heures du matin, ça vaut le détour !

Autre café, jadis fréquenté par les gloires du Tango, le Café de los Angelitos est moins connu. Seuls les anciens se rappellent encore les noms célèbres qui avaient fait la gloire de ce lieu. Les photos sur les murs pallient à la mémoire défaillante, dont une étonnante de Pugliese encore tout jeune. Grande classe enfin, et raffinement, au Florida Garden, rendez-vous de l'élite de Buenos Aires, et où on est fort civilement reçu. L'Irish Coffee, rebaptisé d'un nom local que j'ai oublié, y est somptueux.

Bien sur il n'y a pas que des endroits splendides, mais il existe de nombreux cafés et restaurants, dans chaque quartier, qui valent qu'on s'y arrête. Faites comme moi : même si vous n'en avez pas envie, forcez vous, entrez, prenez un café et observez. Envahi par l'atmosphère, vous aurez l'impression d'être un peu, vous aussi, un Porteño.

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LES FERIAS : San Telmo et Mataderos

Incontournable Feria de San Telmo. Un coup de chance, il fait plutôt froid, il y a assez peu de touristes. Que dire de plus que ce qu'on trouve dans tous les guides ? Il y a encore quelques (rares) affaires à réaliser, mais mieux vaut faire acheter par un Argentin : les prix ne seront pas les mêmes. Grosse frustration pour de magnifiques canne-épée,  les compagnies n'acceptant pas ce qui rentre pas dans les valises : dommage pour l'ancien escrimeur que je suis. Le marché à proximité mérite une visite, ainsi que de multiples petits restaurants aux alentours. Attention les prix montent de plus en plus dans le quartier. N'hésitez pas à marcher un peu, ou repérer où vont manger les Argentins.

Il y plusieurs Férias intéressantes à Buenos Aires. Je n'ai pas eu le temps de les faire toutes, mais j'avais juré de consacrer un Dimanche, au moins, à la Feria de Mataderos.

Pas évident pour y aller : c'est loin, et les taxis rechignent. Pire pour rentrer, surtout si vous avez attendu la tombée de la nuit. Heureusement ma collègue de la Casa et moi-même, n'avons pas eu trop de mal. Il parait que cela n'est pas toujours le cas, prenez donc vos précautions.

Tout de suite le contraste avec la ville est saisissant. Bien que dans la proche banlieue, on est tout de suite dans l'ambiance de la campagne. Bruits, odeurs fortes, vêtements, tout est différent. Point de touristes, point de costumes trois pièces, la pauvreté de l'Argentine est ici plus apparente.

Les artisans sont nombreux, et à qualité égale, les prix sont moitié moins chers que dans le centre. Les produits sont variés, mais le cuir et les vêtements sont très présents. Ponchos en poil de Lama, bonnets en Angora, cuirs gravés, bois sculptés, bols à maté, bijoux, aliments variés, poteries, tissus, brocante, souvenirs en tout genres, on trouve réellement tout ce que peut produire l'artisanat local. Attention au surpoids pour le retour en avion !

Sur la place les concerts s'enchaînent toute la journée. Je suis stupéfait de la qualité des chanteurs et musiciens. Peu de tango, c'est un phénomène urbain. Ici la Pampa semble plus proche, et le souvenir des Gauchos hante ces lieux. Folklore en tout genre, donc, joué, chanté, dansé. Les Chacareras sont sans artifices, apprises sur le pas d'une porte, improvisées suivant l'humeur. Quant au costume, il  se limite, le plus souvent,  à un vieux jean usé. Par contre, tout le monde connaît son répertoire par cœur, et il n'est point de faux pas en terme de rythmique. On rit, on s'amuse, et tout le monde participe, quelque soit son âge.

Le midi on se restaure sur place, et plusieurs kiosques proposent empanadas, locro, assado et tamales, délicieux et pour quelques pesos. Le restaurant "La Buseca", réserve aux visiteurs un accueil chaleureux. Apposez un petit mot sympa, à même le mur, et vous y verrez, vieux dessins et photos de la Pampa Argentine et de ses cavaliers : un vrai petit musée. Il en existe d'ailleurs un à visiter, nous en reparlerons au chapitre suivant.

Les gauchos, que l'on vient d'évoquer, sont présents à la Féria ; plutôt leurs descendants. Le jeu de la sortija : un anneau à traverser avec un stylet, le tout lancé au grand galop, l'habilité à cheval n'a pas disparu. Remarquez sur la vidéo, le béret et le foulard Basques que porte le gamin. Nous les avons déjà rencontré, à la Rural. Ce n'est pas par hasard : cela fera l'objet d'une explication détaillée, ... à la rubrique histoire .

La nuit tombe déjà, dommage, il est prudent de rentrer. Dépaysement total, retour aux sources de la culture, extraordinaire gentillesse des gens, cette journée fut sans doute la plus belle de mon séjour en Argentine.

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La RURAL

Buenos Aires est une ville curieuse : elle tourne le dos à la mer, et ignore l'intérieur de son pays. Schizophrénie de ses habitants, ils sont pourtant Porteño, rêvent de Pampa et de Gauchos. La Rural, sorte de grande foire agricole, est un évènement dans la ville, et l'occasion de voir des centaines de chevaux et de bovins en tous genres.

D'abord il faut arriver à entrer, la queue est hallucinante : près d'un kilomètre, et deux bonnes heures d'attente. Heureusement quand on ne parle pas la langue, on passe par où il ne faut pas, et on se retrouve entre les mains d'une hôtesse, qui vous passer par l'entrée VIP !

A l'intérieur des chevaux et animaux de toutes sortes attendent le visiteur. Chaque province possède son stand et propose ses produits. Les boutiques rivalisent pour proposer au chaland, des selles, des poignards, et diverses denrées comestibles. En parlant de manger, ne rêvez pas : les bons plans sont pris d'assaut, et les queues, là aussi, à n'en plus finir. Solution : saucisson et gâteaux, pris sur le pouce.

Chaque jour, diverses animations folkloriques, chants, danse, musique, animent les stands ou les environs.

Une journée dépaysante, et un grand bain dans l'ambiance de Buenos Aires, loin des sentiers battus.

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El TIGRE

A une cinquantaine de kilomètres de Buenos Aires, El Tigre est une bouffée d'air frais, et une plongée dans un  autre monde.

Réputé dangereux pour les sacs à main, le train est très famille. Les banlieues traversées donnent une idée de la difficulté de la vie à la périphérie de BA. En arrivant à El Tigre, l'ambiance est toute autre : plutôt une allure de station balnéaire. Le Rowing club et le Musée Maritime sont deux institutions de l'endroit qu'il ne faut pas manquer.

La ville est située à l'entrée d'un du delta du Rio de la Plata, véritable enchevêtrement d'îlots et de canaux, où toute une population vit reliée au monde par un service incessant de bateaux en bois. Pas d'eau courante, pas d'électricité, mais une église et une école, dans cet autre monde, lieu de grande solidarité entre les habitants.

De grandes maisons, datant de la fin XIXe, semblent surgir du passé. Le style, comme la situation au bord de l'eau rappelle, pour certaines, les maison Napoléon III du Bassin d'Arcachon. Peut-être pas un hasard. Beaucoup plus loin, hors la zone habitée, l'endroit est tellement étrange et sauvage, qu'il servit de décors au tournage du film "Apocalypse Now". Une référence.

Une autre vision de la région, et comme toujours un accueil des plus sympathique.

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DERNIÈRE SOIRÉE

Coup de Blues, demain il faut partir. La "Tango Map" sur le bureau, j'essaye de me motiver pour  une dernière sortie en Milonga, mais le coeur n'y est pas. Brouhaha dans le salon, les filles viennent de rentrer. Elles rient, leur séjour se passe bien ... et continue. Irruption dans la cuisine où je sirote un peu tristement mon énième café : "Dominique, ce soir on va au Canning, Balmaceda fait une démo avec l'orchestre Color Tango". Incroyable, après des heures à écumer les sites et les fascicules Tango, je suis passé complètement à côté ! Mon orchestre préféré, dans ma Milonga préférée, avec Balmaceda en cerise sur le gâteau : soirée de rêve.

Le Canning est bondé. Ma belle Italienne, en danseuse avisée a retenu une table en bord de piste. J'abandonne le bar pour m'installer près de l'emplacement de l'orchestre. Le bal commence. Pas franchement envie d'aller sur la piste, beaucoup trop de monde, j'attends surtout l'orchestre. Je regarde les danseurs et recommence à déprimer : le niveau est incroyable. Un certain nombre de couples exécutent de multiples variations dans un mouchoir de poche. Gros coup de complexe. Je remet mes lunettes ( et oui !) et dévisage les danseurs. Je comprend mieux : tous ceux qui m'ont impressionné ont leur photos dans les magazines et donnent des cours dans la ville. Belle assemblée !

L'orchestre se fait attendre : programmé à 23h00, le premier musiciens arrive à ... 01h00. Petit à petit les autres arrivent , et s'installent pour ... déboucher une bouteille de vin. Je me pousse un peu, ma chaise est carrément contre leur table. L'abord est facile, le sourire de rigueur, nombre de danseurs s'arrêtent pour les saluer. Tout à coup, le chef de la formation, Roberto Alvarez, donne le signal : tout le monde se met en place, le concert commence.

Premier morceau, personne sur la piste, le public écoute religieusement, les caméscopes ronronnent. A la fin, Alvarez se retourne inquiet vers une femme, la sienne sans doute, qui l'accompagne et s'est assise un peu en retrait, juste à côté de moi. Celle-ci leva très discrètement le pouce, et Alvarez se retourne, confiant,  vers son public pour attaquer le morceau suivant. Ce manège incroyable se répéta pendant cinq ou six morceaux, et là j'ai compris que même les plus grands subissaient le stress et la pression du passage en public. Il n'y a pas de grands artistes sans une certaine dose de trac.

Le concert continue, la piste est pleine. Moi je suis dans la musique. Quand je dis dans la musique, c'est dans l'orchestre ... à deux mètres près. Un grand gamin blague et rigole à côté de moi. Soudain il se lève, se déplace toujours en jetant quelques mots à mes voisins, passe devant l'orchestre qui vient d'attaquer un nouveau morceau, saisit le micro à la volée, et commence à chanter pile sur le "compas", avec une justesse de voix incroyable : du grand art !

Balmaceda vient d'arriver. Très vite on annonce la démo. Pas de grands costumes, pas d'air pénétré dans le style "je pense, donc je danse", pas de fioritures inutiles, la démo aligne toutes les subtilités de tempo et de guidage d'un maestro des milongas. On est aussi loin des exhibitions acrobatiques, que de l'immobilisme plus ou moins mystique : la virtuosité est là, mais que le juste nécessaire. En fait Balmaceda nous montre, avec talent, ce que tout un chacun peut faire dans une milonga, après ... un peu plus de vingt ans de Tango ...

La soirée repart de plus belle. Tout à l'heure Color Tango refera un passage, la piste est de nouveau pleine, je m'en vais, il est trois heures du matin, je suis comblé, demain retour en France.

Le site de Color Tango

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 Impressions Finales

Comment résumer en quelques mots les impressions et ce qui va rester de ce voyage. Plusieurs aspects assurément : la découverte d'une ville et de ses habitants, et d'une culture différente de celle imaginée.

La ville, gigantesque, et que l'on s'approprie rapidement, mais qui vit aussi énormément dans des lieux plus ou moins cachés, mérite qu'on y retourne.  Plusieurs voyages seront nécessaires. Le guide ci-contre, assure un sans-faute.

Les habitants ; c'est surtout ce qui m'a le  plus marqué: l'extraordinaire gentillesse des Argentins. Dans ce pays, la sensibilité est à fleur de peau, et un simple sourire crée tout de suite le contact et dénoue les problèmes. Touristes,  si vous partez là-bas, vous avez le devoir de maintenir par votre attitude, cet état d'esprit particulier  !

La culture Tango. Étonnement immédiat : le Tango chanté revêt une importance que l'on ne peut soupçonner en Europe. Cet aspect que j'avais un peu mis de côté avant mon départ, est devenu, depuis, un nouveau centre d'intérêt.

 Enfin, la danse, bien sur : si j'ai rapporté pal mal de technique(s), l'essentiel, pourrait se résumer à une nouvelle approche de l'Abrazo, de la tenue, de la marche et du rythme. En fait, même au bout du monde, on en revient toujours aux bases ...

Une conclusion ?  une seule envie repartir !

"Mi Buenos Aires querido,
cuando yo te vuelva a ver,
no habrá mas penas ni olvi"

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