Le Tango Milonguero

ou le "style confiterias"

Parler de Tango Milongero n'a aucun sens pour un Argentin. Un milonguero est simplement quelqu'un qui va danser dans les Milongas, et les styles y sont multiples. C'est en fait la résurgence d'un style pratiqué initialement dans les "confiterias" au début des années 50. C'était des endroits feutrés où les bourgeois venaient danser en payant les filles "au jeton" (un ticket par danse), et tenter la bonne aventure moyennant finance. A l'inverse des Milongas, le Tango y était très basique et sensuel, car ce n'était qu'un prétexte. Ce phénomène fut de très courte durée, mais renaquit vers la fin des années quatre-vingt dix, essentiellement en Europe, et d'après les anciens, comme Rodolpho Cieri, pour des raisons surtout commerciales. Gavito était encore plus catégorique, qui affirmait "le Tango Milonguero, c'est un style qui n'existe pas". La position des danseurs est en "V" inversé, fortement en appui avant, les poitrines serrées, les joues contre les joues. Les femmes ne pouvant tourner les hanches, en particulier dans les ochos arrières, ceux-ci sont exécutés plus en croisant les pieds, qu'en réalisant de vrais pas de marche. C'est une    façon de danser qui s'apprend vite, d'où son intérêt commercial, mais assez limitée quant à ses possibilités chorégraphiques. C'est souvent, de ce fait,  le refuge des mauvais danseurs. Il est en effet très rare qu'il soit bien dansé, mais c'est alors un plaisir particulier, plein de finesse et de subtilités. Les Argentins, à l'inverse, restent sur leur axe quand ils dansent rapprochés, ou sont en apillado pendant la marche et se remettent sur leur axe pendant les tours : voir le "Tango des Milongas"

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